lundi 29 septembre 2008

Grenoble (et ses noix)

Pour mon premier voyage en compagnie de mon nouveau meilleur ami (mon sac à dos), j'ai décidé de demeurer en France. Avis aux voyageurs: lorsque vous achetez la carte 12-25 qui vous garantit d'ÉNORMES réductions sur vos trajets, sachez que cette offre n'est valable qu'en France (ville de départ ET d'arrivée). Vous ne bénéficiez donc pas des tarifs réduits si vous partez de la France mais souhaitez visiter un autre pays. Je me suis fait avoir pour vous, maintenant, vous êtes au courant!
Après de nombreuses tergiversations (Florence? Trop loin! Genève? Trop cher! Dijon? Bof, moi, la moutarde, tu sais...) ma compagne québécoise et moi avons opté pour un séjour à Grenoble, ville universitaire à la porte des Alpes. Fraîchement débarquées du TGV (ma première expérience à 300km/h!), nous nous dirigeons vers l'auberge jeunesse qui nous logera pour le week-end. Lorsque nous entrons dans la chambre, nos deux colocataires sont agenouillées, la tête recouverte d'un voile, et prient en silence. Elles effectueront ce rite cinq fois par jour, tous les jours. Dans ces moments, se rendre au petit coin devient un acte plutôt délicat...
La ville nichée entre les montagnes et traversée par le Rhône est bien jolie, mais nous avons vite fait d'en faire le tour. Ce n'est ni une destination vacances, ni un must-see européen. Nous avons cependant eu droit à une vue splendide du haut des fortifications surplombant la ville, à une comedia dell'arte en plein air et à une course de lévriers (!) dans les jardins du château de Vizille. Nous avons terminé notre séjour par une partie de bowling avec nos nouveaux amis de l'auberge jeunesse. Jamais le bowling n'aura été aussi sophistiqué! Restaurant 2 étages très chic avec service au table, salle d'arcade géante pour les plus jeunes et des souliers à velcro! Grand-popa n'en aurait pas cru ses yeux. Après une partie digne des Quilles à TQS, nous avons repris le TGV pour revenir épuisées chez nous, à Aix.
Après ce baptême du backpacking, plus rien ne peut m'arrêter!

mercredi 24 septembre 2008

Degrassi, First Generation

La Faculté de Lettres de l'Université de Sherbrooke est loin d'être la plus belle du campus. Avec ses sofas disparates et ses portes de garage chambranlantes, elle ne donne pas nécessairement l'envie d'y passer nos soirées lors des fameux 5 à 7. La Faculté de mon ami Guillaume, présentement en Alabama, tient quant à elle du rêve (Américain!). Tu me corrigeras si je suis dans l'erreur, mais elle semble vaste, bien entretenue, bref, à l'image d'une Faculté universitaire.
Je suis entrée pour la première fois hier dans la Faculté de lettres de l'Université de Provence. On se croirait à Degrassi. Ça fait mal! Les portes sont d'un orangé dépeint avec des millions de traces de papier collant datant de plusieurs années. La hall d'entrée n'est pas si mal, quoique très basic. Les couloirs font peur: des murs bruns et rose défraîchis avec des néons menaçant de s'éteindre à chaque instant. Le passage est tellement étroit que les étudiants doivent s'entasser en longueur, ce qui fait des files interminables pour accéder à un local. Je ne parlerai pas des salles de bain, qui n'ont de salubre que le nom. Ce sont des «apportez votre papier» et fermez vos yeux! Mais le pire est à venir. La Faculté compte au total 6 étages, mais seules les 4 premières sont accessibles. Pourquoi? «Ah, ça, c'est parce que il y a des effondrements de pierre des fois en haut». PARDON!?!?!?!? Sur les côtés, on retrouve des filets comme ceux qu'on met près des rochers à côté d'une pancarte d'éboulements potentiels.
J'ai peur, amenez-moi la Next Generation!!!

samedi 20 septembre 2008

Du beau temps, tout le temps!

Deuxième ville la plus chère en France après Paris, Aix-en-Provence est la capitale des boutiques et des gens habillés comme des top models. Avec ses petites rues bondées et ses marchands de crêpes à toutes les intersections, la ville est on ne peut plus provençale. Toitures oranges, maisons jaunes à volets bleus, pavés de pierre et fontaines illuminées sont tout autant de caractéristiques qui font d'Aix l'un des endroits préférés des vacanciers, qu'ils soient de la France ou d'ailleurs.
La vie étudiante ici est trépidante; peut-être est-ce parce que les cours ne sont pas encore commencés, mais depuis mon arrivée ici vendredi dernier, toutes les soirées ont été prétexte à boire un verre avec de nouveaux gens. Chaque journée est marquée par de nouvelles rencontres et tout le monde semble partager le même état d'esprit. Les étudiants internationaux sont sociables, heureux, et sont tous d'avis que l'administration et la bureaucratie françaises auraient besoin d'un bon coup de pied dans le derrière! Les démarches sont parfois longues et compliquées et nous nous butons très souvent à une réponse pas plus élaborée qu'un simple «Non». Ce n'est toutefois qu'une mince partie de toute l'expérience, et nous avons vite fait d'oublier nos déboires en débouchant une bouteille de vin à 3 Euros!
J'habite dans une résidence universitaire, au quatrième étage, avec vue sur une partie de la ville. La chambre est plutôt minimaliste, mais je m'y plais et je la personnalise petit à petit. Les gens sur l'étage sont sympathiques, j'y ai d'ailleurs rencontré mes meilleurs amis du moment, deux Québécois étudiant en cinéma. Fait particulier: une vingtaine de Chinois sont également venus étudier à Aix. J'ignore si c'est parce qu'ils désirent se sentir comme à la maison, mais ils cuisinent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24! Et comme la cuisine est minuscule et que seulement 3 ronds sur 4 sont en état, il faut planifier stratégiquement l'heure de notre dîner (qui se fait ici vers les 20 heures) car sinon, on se retrouve à manger des céréales ou un plat surgelé! Je sais maintenant dire Bonjour, Comment ça va et Très bien en mandarin, résultat de longues minutes d'attente pour faire cuire ma nourriture...
J'ai plein de projets, plein d'endroits à visiter, un tas de choses à apprendre et de nouvelles personnes à rencontrer chaque jour. Je mentirais si je n'avouais pas penser à mes parents et amis au Québec et ressentir certaines fois la nostalgie de l'éloignement, mais je suis vraiment heureuse de m'être lancée dans cette expérience qui ne fait que commencer!
Plus de nouvelles bientôt!

mardi 16 septembre 2008

Qwerty VS Azerty

Simplement pour vous dire que j'interromprai (très) temporairement l'écriture de mon blogue jusqu'à ce que le service Wi-Fi (prononcez Wiii-Fiii et non Wâille-Fâille) soit installé dans ma chambre de résidence. La raison est simple: les Français utilisent le clavier AZERTY contrairement au clavier QWERTY que nous connaissons. Les lettres et différents signes de ponctuation se trouvent à des endroits dépassant toute forme de logique, ce qui fait que je me sens comme une newbe qui touche à un clavier pour la première fois.
Sachez toutefois que je suis saine et sauve et que la Provence, c'est mignon comme tout!

à bientôt! (je ne peux plus enlever l'italique maintenant...)

dimanche 14 septembre 2008

Particularités parisiennes

Voici quelques éléments du quotidien des parisiens que j'ai pu constater au cours de mes quelques jours dans la métropole.

Ne cherchez pas à vous procurez autre chose que de la nourriture les dimanches. Ici, tous les commerces sont fermés (comme dans le bon vieux temps!).

Le café comme nous le connaissons n'existe pas ici. Ce n'est pas une surprise. Ça en devient cependant une lorsque leur espresso touche nos papilles pour la première fois. Ouch! La prochaine fois, je me contenterai d'un café au lait! J'ai par contre aperçu du Nescafé instantané sur les tablettes d'un marché. Mais avant que j'en sois rendue là...

J'ai croisé un tas d'Africains se promenant dans les rues en habit traditionnel.

En moins de 5 minutes, vous pouvez entendre parler au moins 5 langues différentes, dont 3 que vous n'avez probablement jamais entendues.

Ici, entrer dans un commerce ou un restaurant pour aller aux toilettes ne se fait pas. Les toilettes publiques consistent plutôt en une cabine (environ deux fois la largeur d'une «toilette chimique») située sur les trottoirs, souvent au coin des rues. Intimité garantie.

Le bonhomme indiquant que l'on peut traverser la rue est vert. Ils ont compris la logique, eux.

Je m'envole demain midi pour la Provence. J'ai hâte de voir où je demeurerai pour les 4 prochains mois. Vous le saurez très bientôt vous aussi! :)

samedi 13 septembre 2008

Paris!

Mon blogue prend aujourd'hui sa véritable fonction: raconter ma vie en Europe telle qu'elle le sera durant mes 5 mois (ou plus!) d'exil. Je suis à Paris depuis maintenant 2 jours, et je pars lundi pour la Provence, plus précisément la ville d'Aix-en-Provence, où je terminerai mon baccalauréat en communication.
Dépaysant, la France? Pas tant que ça. Du moins, pas en ce qui concerne Paris. La ville lumière a tous les attributs d'une ville «normale». Édifices, autoroutes, système étendu de transport en commun, marchés, restaurants, foule continuelle, etc. C'est le modèle occidental dans sa plus simple représentation. Cela ne signifie pas cependant que la ville ne regorge pas de surprises! Elle cache un tas de charmantes petites ruelles, contient plus d'histoire que nous n'en aurons jamais au Québec, et, atout majeur, on peut acheter une bouteille de vin pour la somme de 3 Euros!
J'ai profité de mes deux premières journées pour visiter les grandes attractions, sans trop me risquer dans les endroits un peu moins connus, auxquels je compte consacrer ma journée de demain. Voici donc comment s'est déroulée mon arrivée en terre d'accueil.

Jeudi 11 septembre, 21 h 25
L'avion prend son envol, je viens de quitter mes amis à l'aéroport et ne sais pas trop ce qui m'attend dans quelques heures. Le vol dure 6 terribles heures durant lesquelles j'essaie tant bien que mal de dormir (le mal l'a emporté, je n'ai fermé l'oeil qu'une vingtaine de minutes). J'atterris donc à Paris exténuée; il est 10 heures du matin. Durant le contrôle des passeports, je constate que les Français ne semblent pas d'un naturel souriant. Je me trompe sans doute (j'espère!), mais c'est l'impression qu'ils m'ont donnée. Je peux facilement distinguer les Français des Québécois dans la file d'attente; ils soupirent, ont l'air complètement blasés, bref, «ils se font chier». Les Québécois prennent leur mal en patience et choisissent plutôt de converser ou d'écouter tranquillement de la musique dans leurs écouteurs. Après avoir pris possession de mes bagages, je spotte la madame tenant un carton à l'effigie de l'OFQJ et me joins au petit groupe de Québécois qui s'est formé. Ils deviendront mes amis pour les deux prochains jours.
Nous laissons nos bagages à l'auberge et l'organisatrice (qui s'appelle Pauline mais qui a 27 ans) nous entraîne dans les rues parisiennes. Inutile de dire que nous ne marchons pas longtemps! Après près d'une heure, je ne me peux plus, il est 4 heures du matin pour mon corps et je ne désire qu'une chose: dormir! Les autres sont dans le même état d'esprit, personne n'est capable d'être attentif et nous traînons presque les pieds sur les dalles du trottoir. Nous retournons donc à l'auberge pour une petite sieste afin d'être en forme pour la soirée.

C'est ici que ça devient intéressant. À 20 h, nous nous rejoignons dans le hall de l'auberge et décidons de nous rendre à la Tour Eiffel. Nous prenons le métro sans trop nous perdre et sortons près de la Tour, qui est cachée derrière les édifices pour le moment. Nous marchons quelques minutes pour finalement la voir s'élever devant nous. Elle est là, l'emblème parisien, la vraie, la Tour Eiffel! Et elle est impressionnante! Nous prenons donc un nombre ridicule de photos et continuons notre marche vers les Champs-de-Mars, où un tas de jeunes sont assis dans l'herbe à boire du vin en admirant la Tour. Inutile de dire que nous n'avons pas perdu de temps pour nous joindre à eux! Avec chacun une bouteille en main (4 Euros!), nous nous asseyons donc dans la célèbre place, et en profitons pour faire plus ample connaissance. À 23 heures, la Tour s'illumine soudainement et nous offre le plus beau spectacle que nous aurions pu désirer. À la voir scintiller bleue et blanche dans la nuit, nous n'avons pu résister à l'envie de ressortir nos appareils photos. On est touriste ou on ne l'est pas! Nous reprenons le métro à 12 h 30, relativement (pas mal) éméchés, et tombons tous endormis comme des roches lorsque nous posons la tête sur l'oreiller.

Aujourd'hui, une visite guidée était prévue à 8 h 45. Encore endormis, nous avons fait le tour de la ville en «car» et avons pu admirer l'Opéra de Paris, l'Arc de Triomphe, les Champs-Élysées, le Louvre, et j'en passe! Après avoir été déposer à la gare ceux qui partaient aujourd'hui pour leur ville d'accueil, Heidi (ne vous laissez pas avoir par son prénom exotique, elle vient de Shawinigan) et moi partons visiter l'immense musée du Louvre. En nous y rendant, nous constatons que les rues sont désertes, et à Paris un samedi, c'est plutôt inexplicable. Eh bien, imaginez vous donc que le Pape était en ville! Il donnait une messe à midi à Notre-Dame-de-Paris et environ 200 000 personnes s'étaient mobilisées pour assister à l'événement, qui était très émouvant. Nous n'avons pu nous rendre près de ti-Ben, mais nous nous sommes joints à la foule pour le voir manger des hosties sur un écran géant. Quand tout le monde s'est mis à chanter un hymne religieux, c'était tout simplement magnifique! Croyants ou pas, le moment était très touchant. Nous l'avons ensuite vu passer dans la Papemobile (bulletproof, pour les intéressés) et sommes reparties le coeur en paix.

J'écrirais encore et encore, mais ce message atteindrait des proportions irraisonnables. Je résumerai donc la fin de ma journée : musée du Louvre (grandiose!), pieds endoloris et fromage, baguette et pain pour le souper!

J'espère que vous prenez plaisir à me lire, je suis vraiment heureuse de pouvoir partager ces moments avec vous. N'hésitez pas à m'écrire!